Ditty Dot Comma

Avant d’être une œuvre, le «film» est un support. Dans sa fonction classique, le ruban celluloïd est un simple vecteur; il recueille les prises de vues et de sons, permet – photo-chimiquement – leur révélation et fixation, ainsi que leur projection dans la salle obscure. Remettre en cause tout ou partie de ce statut, revient à explorer les caractéristiques de la pellicule et mettre à jour d’autres de ses vertus expressives. Nous proposons ce soir, en ouverture de la saison, un deuxième opus de ces œuvres originales, réalisées avec ou sans caméra.

Gratté ou développé par divers moyens pour produire du son dans les Optical Sound Films de Guy Sherwin; rayographié avec élégance dans les films de Len Lye, monté avec insolence dans ceux de Maurice Lemaître ou Robert Breer, gratté ou peint dans ceux de Norman McLaren ou Steven Woloshen, encollé dans ceux de Stan Brakhage, cousu et troué dans ceux de Annabel Nicolson, ou abandonné à sa propre décomposition par les membres du groupe Schmelzdahin, le film ne cesse de se découvrir de nouveaux devenirs.